Chômage et auto-entrepreneur : comprendre vos droits réels aujourd’hui

Rien ne ressemble moins à la sécurité de l’emploi qu’une vie d’auto-entrepreneur. Pourtant, entre deux missions, une question s’invite dans l’esprit de beaucoup : quid des droits au chômage ? Le mythe voudrait que lancer sa micro-entreprise, c’est couper le pont avec les allocations. Mais la réalité, elle, est bien plus nuancée.

Est-il possible de cumuler le chômage et auto-entrepreneur ?

Que vous sortiez tout juste du salariat ou que vous ayez déjà testé l’aventure indépendante, une possibilité s’ouvre : il est effectivement envisageable de continuer à toucher le chômage auto entrepreneur. Mais attention, le diable se cache dans les détails : tout dépend de vos revenus et du moment où votre activité démarre.

Voici concrètement comment cela se décline :

  • L’allocation de retour à l’emploi (ARE) reste versée en totalité si votre micro-entreprise ne génère pas de chiffre d’affaires.
  • Dès que vous commencez à encaisser, l’ARE ne disparaît pas, mais son montant s’ajuste à la baisse en fonction de vos revenus déclarés.

Le parcours n’est pas linéaire : d’autres critères jouent aussi. Si vous créez votre activité après une période de chômage, vos droits à l’ARE peuvent continuer, en partie ou en totalité, mais ils seront recalculés chaque mois selon votre déclaration de recettes à Pôle emploi. La vigilance est de mise à chaque étape.

Il arrive aussi que des indépendants perdent leur emploi salarié alors qu’ils avaient déjà lancé leur micro-entreprise. Dans ce cas, l’accès au chômage en auto-entrepreneur existe, à condition de s’inscrire auprès de France Travail et de remplir les critères d’éligibilité.

Pour ceux dont la création d’entreprise suit directement une perte d’emploi, les allocations sont envisageables si le projet professionnel tient la route, que l’ancienneté auprès du dernier employeur atteint cinq ans, et que l’ARE reste accessible. Le sérieux du projet est examiné de près.

Quelles sont les conditions pour bénéficier des allocations de chômage ?

L’accès à l’ARE, ou à d’autres aides, impose de respecter plusieurs règles. Le passage obligé reste l’inscription à Pôle emploi en tant que demandeur d’emploi. Un détail à ne pas négliger : la démarche doit se faire dans les 12 mois suivant la perte d’activité, pas plus tard.

Autre condition : il faut avoir installé sa vie en France au moins six mois sur l’année. L’âge et l’aptitude physique entrent aussi en ligne de compte : une personne qui a atteint le cap de la retraite ne pourra pas prétendre à cette allocation.

Les autorités demandent également de justifier d’une certaine durée de travail récente et d’une séparation professionnelle involontaire. Voici ce qu’il faut réunir :

  • Avoir cumulé au moins 130 jours d’activité salariée sur les 24 derniers mois
  • Subir une fin de contrat non volontaire (licenciement, fin de CDD, rupture conventionnelle…)

Existe-t-il d’autres types d’allocations de chômage pour un auto-entrepreneur ?

En dehors de l’ARE, une autre aide existe : l’ARCE (Aide à la reprise ou à la création d’entreprise). Ce dispositif permet de percevoir sous forme de capital une partie de ses droits à l’allocation chômage pour soutenir la création de son activité. La demande s’effectue directement auprès de France Travail au moment du lancement de la micro-entreprise.

En cas de fermeture de votre structure, il reste possible de solliciter le reliquat de droits non utilisés auprès de Pôle emploi. Par ailleurs, l’Aide pour les Travailleurs Indépendants, mise en avant sur les pages URSSAF régionales, peut s’avérer précieuse pour ceux qui traversent une passe financière difficile. Cette aide vise les indépendants qui rencontrent de réelles difficultés économiques et ne se limite pas à un simple coup de pouce administratif.

Naviguer entre statut d’auto-entrepreneur et droits au chômage demande une certaine agilité. Comprendre les règles, anticiper les déclarations, savoir activer les bons leviers : voilà ce qui distingue ceux qui subissent du jour au lendemain une rupture de revenus, de ceux qui tirent parti du système pour rebondir. À chacun d’écrire la suite, la réalité du terrain ne se plie jamais aux idées reçues.

Choix de la rédaction