Personne ne s’attend à ce qu’un simple couple de chiffres, 34.307701, 35.996101, puisse contenir autant de promesses. Pourtant, ces coordonnées posent la balise sur un territoire qui tient de la prouesse écologique et de la mémoire vivante.
Sur ce périmètre délimité, la protection s’exerce sans relâche depuis 1992. Un sanctuaire, certes modeste par sa superficie, mais qui concentre plus d’un millier d’espèces végétales, véritables trésors pour les botanistes et les curieux. Parmi elles, plusieurs variétés endémiques, parfois même menacées à l’échelle internationale, trouvent ici leur ultime refuge. C’est la densité de cette biodiversité, et non son étendue, qui confère à ce lieu une valeur inégalée dans toute la région.
Des familles en quête d’aventure aux chercheurs aguerris, le site ne désemplit pas. Ses sentiers balisés, praticables tout au long de l’année, proposent des parcours adaptés à toutes les envies. Des points d’information jalonnent le chemin, des aires de repos invitent à la pause, et des panneaux détaillent la richesse de la faune et de la flore locales. Chacun peut, à son rythme, saisir l’esprit de cette forêt préservée.
À la découverte de la forêt d’Ehden, joyau caché du Liban
Perchée sur les hauteurs du mont Makmal, tout au nord du Liban, la forêt de Horsh Ehden offre un spectacle rare. À plus de 1 200 mètres d’altitude, cette enclave végétale déploie ses contrastes. Sur ses mille hectares survit l’une des dernières grandes forêts mixtes du pays. Ici, les cèdres côtoient les sapins de Cilicie, les genévriers, les érables, tous enracinés dans un sol où se croisent fraîcheur méditerranéenne et rudesse des montagnes.
La réserve naturelle de Horsh Ehden n’est pas laissée au hasard. Le Comité de protection des ressources naturelles d’Ehden veille sur elle, sous l’œil du ministère libanais de l’Environnement. Depuis le village d’Ehden, à deux pas de Bcharré, les sentiers s’élancent à l’assaut des reliefs escarpés. Ce territoire, longtemps épargné par l’activité humaine grâce à son isolement, réunit une incroyable diversité : 1 030 espèces de plantes dont 39 endémiques, 155 espèces d’oiseaux, 26 de mammifères, et une centaine de papillons.
Le cèdre du Liban, emblème national, partage la lumière avec le chêne chevelu, l’aigle royal ou encore le discret chat sauvage. C’est ici que subsistent 20 % des cèdres encore debout au Liban. Ce patchwork végétal et animal, sans équivalent dans la région, n’a rien d’un simple décor. Il s’inscrit dans l’histoire et le cœur du pays.
Pourquoi ces coordonnées révèlent un site naturel unique
À 34.307701 de latitude et 35.996101 de longitude, la forêt de Horsh Ehden s’accroche aux versants du mont Makmal, entre 1 200 et 2 000 mètres d’altitude. Ces coordonnées GPS ne marquent pas juste un point, mais un carrefour géographique d’exception. À la jonction de la vallée de la Qadisha, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, de la Méditerranée et de la plaine de la Békaa, la réserve occupe une place stratégique.
Sur ses 1 000 hectares, un microclimat s’installe : l’altitude et la mer voisine dessinent des saisons nettes, propices aux cèdres, sapins et érables. Depuis Beyrouth ou Tripoli, chaque kilomètre de montée dévoile de nouveaux paysages, témoignant de la variété du nord du Liban.
Les reliefs saisissants, la succession de vallées et de crêtes, la vue sur la Méditerranée : l’ensemble compose un équilibre subtil, toujours menacé, toujours renouvelé. Les coordonnées latitude et longitude prennent ici une dimension presque symbolique : elles incarnent la singularité d’un lieu où la nature, l’histoire et la géologie se répondent. Le site n’est pas qu’une image figée, mais une expérience à vivre, où patrimoine naturel et héritage culturel s’entrelacent à chaque pas.
Biodiversité, légendes et récits : ce que la forêt d’Ehden a à raconter
Sur les pentes du mont Makmal, la biodiversité de la réserve naturelle de Horsh Ehden s’affirme avec force. Chaque arbre, chaque sous-bois, cache un écosystème en miniature. Le cèdre du Liban, emblème du pays, partage son espace avec le sapin de Cilicie, le chêne chevelu, le genévrier et l’érable. À leurs pieds, orchidées, lys et anémones dessinent un tapis chatoyant où s’activent insectes et papillons : près de 120 espèces identifiées à ce jour.
La faune écrit sa propre histoire. L’aigle royal survole les cimes, tandis que le faucon pèlerin, le faucon crécerelle, l’aigle botté, la sittelle et la mésange orientale traversent le ciel. Plus discrets, le chat sauvage, la martre des pins, le loup gris, le renard roux, le sanglier ou le chevreuil s’inscrivent dans la trame de la vie forestière. La forêt abrite de 155 à 156 espèces d’oiseaux, de 26 à 39 espèces de mammifères, et conserve 20 % des forêts de cèdres qui subsistent au Liban.
Le lieu nourrit aussi l’imaginaire. Des histoires circulent : certains enfants grandissent en croyant que le chat sauvage veille sur la forêt la nuit. D’autres se souviennent d’avoir entendu le passage furtif du loup ou les bruissements mystérieux du vent dans les branches anciennes. Les 39 espèces endémiques qui vivent ici renforcent ce sentiment d’être au cœur d’un écosystème unique, porteur d’histoires et de légendes qui traversent les générations.
Préparer sa visite : conseils pratiques et sentiers à explorer
Pour parcourir la réserve naturelle de Horsh Ehden, les sentiers balisés sont le meilleur point de départ. Ils serpentent sur les pentes du mont Makmal, entre 1 200 et 2 000 mètres d’altitude. Le climat varie nettement selon la saison : l’hiver recouvre les arbres de neige, le printemps explose en couleurs, l’été apporte une chaleur sèche. Randonneurs, naturalistes ou simples promeneurs, chacun y trouve sa place, à condition de s’adapter au terrain.
Avant de partir, quelques précautions s’imposent : privilégiez des chaussures robustes, prévoyez un chapeau et un coupe-vent. Les points d’eau sont rares : il vaut mieux anticiper. Et, sur place, il est demandé de respecter le calme pour ne pas troubler les animaux.
Parmi les itinéraires proposés, voici ceux qui méritent le détour :
- Le sentier du cèdre traverse les plus anciens secteurs du parc, là où les arbres centenaires règnent en maîtres.
- Le chemin des sources suit les cours d’eau éphémères, idéaux pour observer de nombreuses espèces d’oiseaux.
- Des boucles plus courtes, au départ du village d’Ehden, conviennent parfaitement aux familles ou aux promeneurs occasionnels.
Les panneaux pédagogiques rappellent sur place la nécessité de protéger ce site : la pression humaine, le changement climatique, l’expansion urbaine menacent l’équilibre fragile de la réserve. Les projets d’écotourisme et la recherche scientifique s’organisent en lien étroit avec le comité de protection local et le ministère de l’Environnement.
Marcher ici engage : chaque visiteur devient, le temps d’un passage, dépositaire d’un héritage vivant. Au fil des pas, le paysage se grave dans les mémoires, et dans la responsabilité de chacun. La forêt d’Ehden ne se contente pas d’être admirée : elle exige respect, attention, et ce supplément d’âme propre aux lieux qui marquent durablement.