En 2017, l’Académie française rappelle que seul le terme « entrepreneuriat » est conforme à la norme du français contemporain, tandis que « entreprenariat » est souvent considéré comme une faute d’orthographe. Pourtant, l’usage de ce dernier persiste dans divers milieux professionnels et médiatiques.
Cette coexistence soulève des interrogations sur la légitimité, l’origine et la signification précise de chaque forme. Les dictionnaires ne s’accordent pas toujours sur leur statut et leur évolution, alimentant la confusion dans le langage courant comme dans les écrits spécialisés.
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Entrepreneuriat ou entreprenariat : quelle est la bonne orthographe ?
Le choix du mot pour désigner le fait de créer et développer une entreprise ne relève pas d’un simple caprice grammatical. Entre « entrepreneuriat » et « entreprenariat », l’écart n’est pas anodin : seule la première forme, validée par l’Académie française, fait autorité. « Entrepreneuriat » s’inscrit dans la filiation directe du mot « entrepreneur », tandis que « entreprenariat », bien que répandu à l’oral comme à l’écrit, reste un mot mal formé, à la légitimité fragile.
Voici ce qui distingue concrètement les deux orthographes :
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- Entrepreneuriat : la seule forme reconnue officiellement, validée par l’Académie française.
- Entreprenariat : une erreur courante, absente des dictionnaires de référence.
L’usage de la forme fautive s’explique en partie par la proximité sonore des deux mots. Mais dans les métiers où la précision du langage fait loi – qu’il s’agisse de conseil, de droit ou d’accompagnement de projets – l’orthographe correcte ne souffre aucune exception. Employer le bon terme, c’est afficher sa maîtrise du sujet : dans un business plan, une présentation devant des investisseurs ou une communication institutionnelle, la fiabilité des mots rejaillit sur la crédibilité du projet tout entier.
Pour sécuriser ses écrits, des solutions existent. Par exemple, MerciApp repère et signale systématiquement la confusion entre les deux formes, ce qui permet d’éviter les impairs dans les dossiers transmis aux partenaires, financeurs ou réseaux d’accompagnement.
S’en tenir à « entrepreneuriat » témoigne ainsi d’une rigueur et d’une clarté attendues à chaque étape d’un projet entrepreneurial, du premier pitch à la levée de fonds.
Origine et évolution des deux termes dans la langue française
Les origines de « entrepreneuriat » et « entreprenariat » ne se confondent pas. La première, « entrepreneuriat », découle logiquement du mot « entrepreneur », lui-même issu du verbe « entreprendre » qui s’impose dès le XVIIIe siècle pour désigner celui qui initie et dirige une activité économique. C’est le suffixe « -iat » qui structure ce néologisme, pour désigner l’ensemble des démarches liées à la création, la gestion et le développement d’une entreprise.
L’apparition du mot « entreprenariat » est bien plus tardive et n’a rien d’officiel. Il résulte d’une analogie malheureuse avec d’autres mots en « -ariat » comme « salariat » ou « notariat ». Mais la formation n’a jamais été validée par les institutions linguistiques : ni dictionnaires, ni Académie française n’en reconnaissent l’usage. Malgré cela, le terme s’est infiltré jusque dans certains cursus de formation professionnelle ou dispositifs d’accompagnement, alors même que l’exigence de précision lexicale y est de mise.
L’évolution de « entrepreneuriat » accompagne la transformation du monde économique : aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement de fonder une entreprise, mais de piloter des projets complexes, d’innover, de prendre des risques et de façonner l’économie locale ou globale. Les textes officiels, les référentiels universitaires et les politiques publiques ont adopté le terme « entrepreneuriat » pour désigner une discipline, des compétences, un champ d’action spécifique. Ce choix va bien au-delà de la grammaire : il permet de distinguer clairement la posture de l’entrepreneur, acteur du changement, de celle des autres profils économiques, pour valoriser l’engagement, la prise de décision et l’impact social ou technologique.
Pourquoi la confusion persiste-t-elle dans le monde professionnel ?
L’amalgame entre « entrepreneuriat » et « entreprenariat » ne relève ni du hasard ni de l’ignorance pure. Dans les réseaux professionnels, les statuts d’auto-entrepreneur et de micro-entrepreneur se multiplient, et avec eux la circulation rapide d’une terminologie parfois approximative. Nombre d’acteurs, peu au fait des recommandations linguistiques, reproduisent la faute dans des documents officiels, des business plans ou des supports de présentation.
La facilité des échanges numériques, la vitesse des publications et l’absence de relecture attentive favorisent la propagation du terme erroné. Même les outils comme MerciApp, capables de détecter et corriger l’erreur, ne suffisent pas à stopper sa diffusion tant que la vigilance individuelle fait défaut. Du côté des incubateurs, des plateformes d’accompagnement et de la French Tech, le rappel est constant : le sérieux d’un projet entrepreneurial se mesure aussi à la justesse des mots. Le choix de la bonne forme inspire confiance aux investisseurs et aux partenaires dès les premières lignes d’un dossier.
Plusieurs conséquences concrètes résultent d’une confusion persistante :
- L’usage inexact du terme affaiblit la posture professionnelle de celui qui l’emploie.
- La maîtrise de la terminologie conditionne parfois l’accès à certains programmes d’accompagnement.
- Une distinction claire des termes sépare l’expert du novice dans l’univers de l’innovation.
Dans les faits, la précision du vocabulaire s’impose : un dossier bâclé sur la forme risque d’être écarté lors des phases de sélection pour un financement ou un accompagnement. Choisir le mot juste n’est jamais un détail : c’est la marque d’une compréhension solide des enjeux économiques et de la discipline de l’entrepreneuriat.
Usages actuels et impact sur la communication en affaires
Dans le monde de l’entreprise, le langage ne se contente pas de refléter la réalité : il la façonne. Employer « entrepreneuriat » dans les supports stratégiques, lors de pitchs devant des investisseurs ou sur les réseaux sociaux, c’est afficher d’emblée son sérieux et son souci de la clarté. À l’inverse, la persistance d’« entreprenariat » brouille le message et jette le doute sur la maîtrise du sujet.
Le terme « entrepreneuriat » irrigue aujourd’hui tous les champs : technologie, innovation sociale, entrepreneuriat féminin. Chaque fois, il renvoie à la création de valeur, à l’audace, à la capacité de transformer un secteur ou une société. En parallèle, l’« intrapreneuriat » s’impose, désignant l’innovation conduite de l’intérieur par un salarié, l’« intrapreneur », dans une entreprise déjà établie. Cette distinction structure la communication des entreprises, façonne l’argumentaire des investisseurs et affine le discours des porteurs de projets.
Plusieurs facteurs influencent la manière dont le bon mot s’impose au cœur des discussions professionnelles :
- La structure juridique – micro-entreprise, SARL, SAS, coopérative – influence le récit entrepreneurial, tout comme la terminologie employée.
- Employer le mot juste dans une présentation ou un dossier rassure partenaires et financeurs, qui y voient un signe de professionnalisme.
- L’entrepreneur se distingue de l’homme d’affaires : il ose, innove et laisse une empreinte durable sur la société.
L’essor du crowdfunding, du bootstrapping ou la montée en puissance de l’entrepreneuriat féminin et technologique conduisent à une évolution rapide du vocabulaire des affaires. Les organisations averties accordent une attention particulière au choix des mots, car la cohérence lexicale conditionne l’efficacité de la communication professionnelle. Cette vigilance, loin d’être un détail bureaucratique, dessine la frontière entre amateurisme et maîtrise, et forge la réputation de celles et ceux qui font bouger les lignes de l’entrepreneuriat.